À la découverte de l’histoire fascinante de l’AOC Côtes de Toul
4 mars 2025
4 mars 2025
La présence de la vigne dans le Toulois ne date pas d’hier : elle remonte à l’époque gallo-romaine. Déjà en ces temps anciens, les Romains, grands amateurs de vin, avaient repéré les terres calcaires et bien exposées de la région qui étaient idéales pour la culture de la vigne. Cependant, ce n’est qu’au Moyen Âge que le vignoble de Toul a vraiment commencé à prendre de l’ampleur.
À cette époque, ce sont les moines des abbayes de la région qui ont joué un rôle clé dans le développement de la viticulture. Avec patience et savoir-faire, ils ont exploité les « côtes » en terrasses, créant les bases d’un vignoble qui allait traverser les siècles. Le vin de Toul devient rapidement réputé, non seulement dans la région mais également au-delà, grâce à sa qualité et à sa finesse.
Aux XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, le vignoble toulois atteint son apogée. Les vins s’exportent jusqu’aux cours des rois et deviennent un produit recherché. Malheureusement, cette période faste prend fin avec la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui dévaste le territoire lorrain. Les vignes sont saccagées, et il faut attendre des années pour que la production se relève.
Plus tard, au XIXᵉ siècle, le vignoble connaît une autre catastrophe : l’arrivée du phylloxéra, un insecte ravageur, touche durement les vignes de Meurthe-et-Moselle. Cela, combiné à l’industrialisation et à l’abandon progressif du travail de la terre par la population locale, entraîne une diminution drastique des hectares cultivés.
Ce n’est qu’au XXᵉ siècle que le vignoble des Côtes de Toul reprend vie. Dans les années 1970, une poignée de vignerons passionnés décide d’investir du temps, de l’énergie (et une bonne dose de courage !) pour relancer la production viticole régionale. Ils croient fermement au potentiel de ce terroir, malgré les défis qui se dressent sur leur chemin.
Leurs efforts portent leurs fruits puisque, en 1998, les Côtes de Toul obtiennent enfin l’appellation d’origine contrôlée (AOC). C’est une immense victoire pour ces vignerons visionnaires, qui voient leurs vins reconnus au niveau national et international.
Si les Côtes de Toul sont une appellation jeune dans le paysage des AOC françaises, elles s’appuient cependant sur des traditions séculaires. Les cépages principaux de cette appellation sont intimement liés à l’histoire de la région :
Ces cépages, cultivés avec soin sur des sols calcaires et marno-calcaires, bénéficient d’un climat semi-continental. Les nuits fraîches et les jours ensoleillés permettent aux raisins de développer une belle acidité et une palette aromatique riche et équilibrée.
Ce qui rend les Côtes de Toul si particulières, c’est la relation entre la vigne et son environnement. Ici, tout est question d’équilibre :
Impossible de parler des Côtes de Toul sans évoquer son ambassadeur : le gris de Toul. Souvent confondu avec un rosé classique, il s’en distingue pourtant par sa couleur pâle caractéristique et son style plus sec. Élaboré principalement à partir de pinot noir, avec parfois une touche de gamay, le gris de Toul est un vin frais et fruité, parfait pour accompagner des plats régionaux comme une quiche lorraine ou une tarte à l’oignon.
Pour mieux comprendre la place des Côtes de Toul dans le paysage viticole français, voici quelques chiffres intéressants :
Ces chiffres montrent à quel point l’appellation reste confidentielle, ce qui participe à son charme et à sa rareté.
Les Côtes de Toul, c’est bien plus qu’un simple vignoble : c’est une véritable invitation à (re)découvrir la richesse viticole de la Lorraine. Derrière chaque bouteille se cache l’histoire d’un terroir qui a su renaître de ses cendres grâce à la passion et à la persévérance de vignerons visionnaires. Alors, la prochaine fois que vous passez près de Toul, osez pousser la porte d’une cave et laissez-vous séduire par ces vins uniques. Une gorgée suffit souvent à tomber sous le charme.
Et vous, connaissez-vous les Côtes de Toul ? Avez-vous déjà dégusté un gris de Toul ou un pinot noir de la région ? Partagez vos impressions dans les commentaires ou, mieux encore, partez à la rencontre de cet AOC discret mais mémorable.